présente
en l'église Saint Jean Baptiste
CHAOURCE
LE BAR EST OUVERT
de
Michel KOBIK sj
mise en scène
Annie KOBIK
La pièce est directement inspirée des récits concernant la résurrection de Jésus.Chacun peut lire dans les derniers chapitres des quatre évangiles: Matthieu 28; Marc 16; Luc 24;Jean 20 et 21.Ces récits, rédigés au cours du premier siècle, parlent du même événement et de ses premières conséquences, mais se révèlent notablement différents.
Les raisons sont multiples, trop longues à exposer ici. Cependant, j'en relève deux: la diversité des témoins et de chaque évangéliste a voulu mettre en valeur pour la communauté à laquelle il s'adressait.
Nous savons par expérience que le même événement survenu dans la rue, aperçu par des témoins situés à des endroits différents, est raconté par chacun d'eux avec de notables variantes: tous ont vu la même chose, mais pas de la même façon. En outre, ils le racontent aussi en fonction de ce qui peut intéresser ou choquer leurs auditeurs, soulignant tel détail et passant sous silence tel autre. Il n'y a donc pas à s'étonner des diverses versions rapportées par les quatre évangéliste.
Il y a plutôt à s'étonner que ces différentes versions soient toutes données à lire, sans chercher à en retenir une seule ou à les combiner pour qu'elles s'accordent en un seul texte normatif qui enfermerait dans une représentation unique et contraignante. La diversité même des récits témoigne ainsi en faveur de la vérité qu'ils contiennent, irréductible à une seule manière de l'accueillir . Non pas "à chacun sa vérité" mais à chacun sa manière de l'offrir, librement. Il n'y a pas de vérité sans liberté.
C'est dans cette liberté que j'ai écrit ce 'drame évangélique' en 8 scènes, à la fois en respectant l'esprit du témoignage des quatre évangélistes et en organisant différemment les éléments de leurs récits. Je n'ajoute rien à ce qu'ils racontent- j'en enlève plutôt- mais je le respecte dans un espace et une durée qui ne correspond pas aux données évangéliques. Ainsi par exemple, je situe dans le cadre de Jean 21 la rencontre de Jésus ressuscité avec Thomas, alors qu'elle est racontée en Jean 20.
Dans l'évangile, elle se passe dans un lieu clos où les disciples se terrent par peur des ennemis de Jésus. Dans la pièce, la rencontre du ressuscité avec Thomas l'incroyant a lieu sur la plage , au petit matin ...
J'ai pris encore d'autres libertés, y compris celle de l'humour qui dit la joie de vivre, pour faciliter une représentation théâtrale et actualiser l’événement au centre de ces récits: Pierre n'a jamais été patron d'un bar de pêcheurs au bord du lac de Tibériade !
Les personnages retenus pour la pièce empruntent leur caractère volontairement typé, au profit suggéré par leur interventions dans l'ensemble des évangiles .
Chacun à sa manière et ensemble sur la scène, ils nous racontent une histoire dont nous aurions pu être les témoins, nous aussi et dont nous vivons aujourd'hui en core...C'est pourquoi, comme le dit Pierre:
"le bar est ouvert"
Chacun peut venir y entendre , ou y raconter, sa propre histoire avec le ressuscité...
